Jean-Baptiste Prosper JOLLOIS (1776 – 1842)
De 1798 à 1799, il accompagne Napoléon Ier, lors de la campagne d’Egypte et se charge des travaux hydrauliques du Delta du Nil. C’est pendant cette période qu’il acquiert une première expérience en archéologie.
En 1819, il est nommé ingénieur en chef du département des Vosges, où il mène pendant trois ans de 1820 à 1823 des campagnes de fouilles notamment à Grand. Il y repère, à l’amphithéâtre, le tracé des principales maçonneries de manière à en définir le plan et découvre quelques sections du réseau souterrain, ainsi que des portions du rempart de Grand.
En 1823, il découvre un vaste ensemble architectural qu’il interprète comme des thermes. Cette même année, il fait parvenir à la Commission des Antiquités de la France, un rapport détaillé de ses recherches qui parait également dans l’Annuaire du département des Vosges.
Ses nombreuses découvertes épigraphiques et de sculptures, notamment celles de bas-reliefs représentant des griffons, et d’autres éléments de sculpture, l’amènent le premier à développer l’hypothèse d’un culte à Apollon.
Cette hypothèse deviendra fondatrice pour l’histoire des recherches à Grand « A la vue de tant de fragments d’architecture réunis en quelque sorte dans le même lieu, on ne peut douter qu’il y ait eu là autrefois un édifice magnifique de haute importance […], les ornements de griffons que nous venons de signaler et qui sont un symbole d’Apollon, tout nous porte à croire que c’était un temple consacré à cette divinité » (Jollois 1843, p.32).
Jollois est aussi l’auteur de la première carte archéologique du village indiquant les vestiges encore visibles en surface (amphithéâtre, partie occidentale du rempart), ainsi que les zones de fortes densités en vestiges (thermes de l'amphithéâtre, conduite hydraulique du Grand Jardin).
Après sa mort, un recueil est publié en 1843, intitulé « Mémoire sur quelques antiquités remarquables du département des Vosges ». Dans cet ouvrage, ses découvertes (monuments, sculpture et épigraphie) sont illustrées par le dessinateur Charles Pensée (1799 – 1871).