L’amphithéâtre tombe ensuite dans l’oubli pendant tout le Moyen Âge et le début de l’époque moderne. Plusieurs auteurs l’ont mentionné dans leurs ouvrages comme Dom CALMET ou le Comte de CAYLUS qui, en 1764, le décrit dans son « Recueil des Antiquités égyptiennes, étrusques, grecques, gauloises et romaines » (Tome VI). La présence de galeries souterraines naturelles ou aménagées par les Romains atteste de l’importance particulière de l’eau dans la cité avec la présence de plus de 300 puits, citernes et cheminées d’accès. L’eau « mystérieuse » de Grand préside à l’hypothèse d’un sanctuaire dédié à Apollon Grannus, dieu guérisseur.
©« La cité des Leuques à l’époque gallo-romaine », in Sur les traces d’Apollon ; Grand la gallo-romaine, Conseil départemental des Vosges, Somogy, 2009
Au début du XXe siècle, seules la silhouette de l’hémicycle et les deux arcades encore en élévation témoignent de la présence de l’amphithéâtre. De 1820 à 1823, Jean-Baptiste Prosper JOLLOIS, (1776-1842) Ingénieur des Ponts et Chaussées, conduit les premières fouilles archéologiques. Cela lui permit de lever le plan du monument et de livrer une première estimation du nombre de spectateurs qu’il pouvait accueillir.
Dès 1846, l’amphithéâtre est classé Monument Historique.
©Charles Pensée, Ruines du théâtre de Grand, 1821, Dépôt de la société d’Émulation du département des Vosges, © MUDAAC Épinal, cliché Bernard Prud’homme
Le 19 janvier 1884, la mosaïque est classée Monument Historique et l’architecte Charles Schuler conçoit une protection qui s’appuie sur les puissants murs de l’édifice antique. La charpente est caractéristique des bâtiments publics de cette époque. En 1956, la mosaïque est cédée par la commune de Grand au Département des Vosges. Les affaissements du sol sur lequel la mosaïque repose vont nécessiter sa restauration complète en 1959. Si la scène figurant au centre ne peut être restituée, les nombreuses lacunes périphériques sont comblées en prolongeant le décor géométrique du pavement.
©Henri Poulain, La mosaïque de Grand, 4e quart XIXe siècle © MUDAAC Épinal, cliché Conseil départemental des Vosges-JL
Grâce à l’impulsion d’Édouard Salin, l’amphithéâtre est progressivement dégagé et ouvert au public. Les recherches des archéologues, en particulier Roger Billoret et Albéric Olivier, permettent progressivement d’en préciser l’architecture et les différentes périodes de construction.
©Le Jardin Huguet en cours de fouilles © Conseil départemental des Vosges, fonds Jean-Paul et Chantal Bertaux
Après plusieurs études, une restauration d’ampleur est engagée dans les années 1990.
Outre la protection des blocs en calcaire gélif situés dans la partie occidentale, cette restauration ambitionne de restituer les élévations d’origine ainsi que les cheminements par des volumes en bois (iroko) reposant sur une structure métallique. Ces gradins permettent également l’organisation de spectacles. À l’est, les vestiges ont été laissés dans l’état d’origine. Toutefois, la dégradation des maçonneries de la façade orientale a nécessité, pour les préserver, leur ré-enfouissement partiel derrière un mur de soutènement.
©Vue verticale de l’amphithéâtre de Grand © Conseil départemental des Vosges, cliché C. Voegelé
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